Femmes Francaises d’Amérique du Nord
Le mois dernier, le journal Femmexpat publiait une lettre à l’attention du futur président. En cette journée internationale de la femme, il m’a semblé opportun de revenir sur les préoccupations et les attentes de ces femmes qui sont en ligne directe avec ma propre expérience de femme expatriée.
L’expatriation n’est pas aussi facile que certains le pensent. Même si l’installation au Canada ou aux Etats Unis, pays attractifs, est vécu souvent au début dans une certaine euphorie, se posent rapidement les problèmes du quotidien : éducation des enfants, suivi médical, acclimatation à l’environnement local… Vous me direz, c’est partout pareil, même quand on déménage en France il faut une période d’adaptation.
Certes… cependant à ces problématiques d’environnement nouveau, s’ajoutent les difficultés liées au changement de pays, parfois la barrière de la langue et dans presque tous les cas une mise en sommeil de la carrière de l’accompagnant (dans la plupart des cas, l’épouse).
Nous, les femmes, quittons nos postes, nos réseaux et tout autant que nos époux, notre zone de confort, sans la retrouver de l’autre côté. Les visas ne nous autorisent pas tous à travailler, de nombreux diplômes ne sont pas reconnus, notamment pour les professionnels de santé ou les enseignants qui sont contraints de se re-former en local…, de nombreuses carrières n’ont pas de chances à l’étranger. Par ailleurs, la famille a besoin, encore plus qu’en France, d’une présence importante d’un des membres de la famille (époux voyageant, conditions logistiques contraignantes). Le soutien offert aux Français en local est clé pour nous aider à investir l’énergie nécessaire pour avancer aussi, en parallèle avec notre famille. Ne pas tenir compte des conditions d’expatriation des femmes est une grande erreur car si le déménagement de la famille est un échec, c’est l’aventure de l’entreprise qui est mise en échec.
Cette question se pose aussi bien lors du départ … qu’éventuellement du retour.
Notre expérience en entreprise est transférable à de nombreuses autres carrières : la formation, l’éducation, le conseil et pourquoi pas la création de notre propre entreprise. Il existe de nombreuses associations et de nombreux réseaux pour vous aider et vous accompagner, il faut leur donner des moyens de communiquer, d’accueillir… Le premier objectif est de se créer son réseau mais aussi d’obtenir une information pertinente. Il est aujourd’hui crucial que les françaises puissent être accompagnées pendant leur expatriation mais aussi lors de leur retour en France pour qu’elles puissent trouver en un seul et même lieu l’information et les conseils utiles et bénéficier des réseaux établis pour trouver un emploi.
Un accompagnement local
Je propose de créer un guichet unique à l’attention des Français de l’étranger qui aiderait en particulier les femmes françaises à l’étranger en leur donnant accès au réseau des entreprises françaises et locales et en les aidant à faire le bilan de leurs compétences afin d’élargir leur horizon professionnel. Je vais même au delà en proposant que l’AFE devienne une véritable collectivité extraterritoriale qui accueille et développe ce guichet unique. Ce guichet unique trouvera son écho auprès d’une Maison des Français de l’Etranger renforcée dans ses moyens et sa reconnaissance. Ce guichet doit aussi fournir des conseils et des solutions quant au retour en France afin de valoriser votre expérience à l’étranger.
Et en France
En effet, les femmes expatriées profitent bien souvent de l’arrêt de leur activité professionnelle pour s’investir dans des activités associatives, culturelles, caritatives … Mais, si aux Etats-Unis, la participation à la vie associative est particulièrement valorisée et ce, dès le plus jeune âge, elle n’a souvent pas de grande valeur aux yeux d’un recruteur français. Et il est souvent bien difficile aux femmes de valoriser leurs années à l’étranger. Cela est malheureusement le reflet de pratiques de recrutement très réductrices en France, où l’expérience « de vie » compte peu aux yeux des recruteurs en regard de l’expérience professionnelle directement liée à l’emploi sollicité…ou au diplôme obtenu 20 ans auparavant ! Cela montre à quel point la France doit évoluer dans ses modes de fonctionnement. Il y a, en France, à mener de vraies campagnes et un travail pédagogique de fond, pour modifier le regard et les pratiques des recruteurs.
Une fois élue, j’aurai à cœur de défendre ces propositions et de les faire aboutir.
Femme ayant vécu cette expérience d’installation à l’étranger, de “création de famille”, je saurai porter vos projets et apporter une plus grande sensibilité à vos préoccupations.
Je reste à votre écoute, n’hésitez pas à me contacter pour échanger sur votre expérience et vos idées.
Carole Granade
http://www.femmexpat.com/lesarticles.php3?id_rubrique=42&id_article=1467
Mes propositions pour vous à l’étranger et en France:
– Soutenir l’accès à l’enseignement français et à l’enseignement du français. Développer l’accompagnement des enfants en difficultés et handicapés.
– Développer une structure d’accueil et d’information, soutien des réseaux en place pour aider au succès dans la mobilité
– Un objectif : la parité
Lutter contre la discrimination, imposer l’application des lois mises en place en France, lutter contre les plafonds de verre, les disparités salariales et de position.